Mon Tour de la France - ETAPE 6

Lundi 16 mai 2022

165 Km - 16,5km/h - 9H46 de vélo - D+ = 2261 m

Quand je suis sorti de la tente ce matin, un joli arc-en-ciel décorait le ciel. Je me suis dit qu'il valait peut-être mieux ne pas traîner ici. Je me suis dépêché de ranger mon matériel et avant 7H30, j'étais à nouveau sur l' Euro-vélo 6. Direction Baume les Dames que je ne visite pas ce matin car l'orage gronde et une bonne grosse pluie tombe. 

Alors je fonce le long du Doubs. Pas trop vite quand même; des fois qu'il y ait un radar...

A Laissey, je quitte cette superbe Voie verte pour revenir à une dure réalité cycliste : les côtes, les bosses, les tape-cul ! En effet, je suis obligé d'en gravir une belle pour quitter la vallée du Doubs, côte agrémentée de deux petits tunnels. La pluie se met à nouveau à tomber : les jours se suivent et ne se ressemblent pas. 

Petit à petit le temps se remet au sec et me voilà roulant sur une belle route qui me mène à mon JALON N° 8.

ORNANS

4423 habitants – 35,72 KM2

Maire : Isabelle Guillame

Altitude maxi : 635 mètres

J'aurais pu passer par la CMP25 (Chateauvieux les Fossés) mais cette petite commune qui comptait 11 habitants en 2019 se trouve à proximité d'Ornans. Et c'est cette commune de plus de 4000 habitants que j'ai choisie car c'est le village du peintre Gustave Courbet.

Bof... Hormis l'attrait du peintre qui semble attirer beaucoup de monde, ce village est assez banal à mon goût. Il y a beaucoup de circulation aussi. Le communard Courbet eût-il apprécié tout cela ?

Un point positif : je trouve du ravitaillement. Encore une « formule »  que je dévore à une table de la boulangerie et ce qu'il faut pour la suite de la journée dans un Super U à la sortie de la ville. Et ici, je vois une usine Alstom : Tiens, il reste des usines dans notre beau pays ?

Un poisson sur un rond-point, Ornans qui se trouve au fond d'une vallée serait-elle une ville de pêcheurs ?

Puis je vais passer le début de cet après-midi dans la vallée de la Loue justement où je découvre le château de Cléron.

Au Moyen-âge, il y avait ici un gué. Les premiers seigneurs de Cléron y bâtirent une maison forte qui protégeait ce gué. La maison forte devint par la suite le beau château de Cléron. Quand un pont, de bois puis de pierre, fut construit, ils perçurent bien sûr un péage. Il faut bien vivre...

Une légende propose une explication au nom de ce village.

Arrivé très tôt à Salins les Bains où j'avais envisagé de planter la tente, je décide de continuer vers Arbois :

 son vin...

...et son illustre personnage : Louis Pasteur.

Je fais un détour par la maison du savant et vais boire une pinte de bière en terrasse (le vin, même d'Arbois, ce n'est pas trop ma... tasse de thé). Il fait très chaud à nouveau et j'ai très soif. 

Cela me remet d'aplomb et, des cyclos rencontrés près d'une belle fontaine m'ayant signalé un camping à Poligny, je continue encore 15 kilomètres.

Au sortir d'Arbois, vers Pupillin, une longue côte me coupe un peu les pattes (la bière aussi peut-être...) mais m'offre un beau panorama sur Arbois. 

Je roule encore sur une jolie petite route de campagne avant d'emprunter la RN83 sur 3 kilomètres pour arriver vers 17H30 à Poligny où je me trouve face à un camping... fermé ! Cadenassé ! Que faire ? Revenir à Arbois ? Hors de question ! Trouver un hôtel ? Par ce beau temps, ce serait du gâchis...

Consultant mes fiches, je repère un camping à Baume les Messieurs, village situé à 25 kilomètres environ. Même pas peur : j'ai des bonnes cannes aujourd'hui. Et les journées sont longues.

Au rond-point suivant, je remarque la direction « VOITEUR ». Il me semble avoir vu ce nom sur ma fiche de route. Alors je fonce sur cette belle Nationale qui se transforme rapidement en 2x2 voies. Mais qu'est-ce que je fabrique là ?

Je serre à droite et je serre les fesses...

Dès que j'en ai l'occasion, je quitte cette voie infernale et après quelques tergiversations, je me retrouve à Château-Chalon, village qui domine le vignoble du Jura. Mais un panneau indique « ROUTE BARREE ». Tant pis, je tente ma chance et m'élance dans une longue descente. La route est en effet barrée mais à cette heure (il est 19H00 passées) il n'y a personne sur le chantier.

Je déplace la barrière et m'avance sur le chantier... à pied ! Le premier passage, comme le deuxième, ne pose pas de problème hormis que je suis contraint de pousser ma machine. 

Le troisième est plus problématique mais je réussis à contourner la pelleteuse qui barre le passage.

OUF ! Je peux enfin rejoindre le camping municipal de Baume les Messieurs où j'avale un demi bien frais et bien mérité, non ? J'achète aussi du pain pour mon repas du soir et mon petit déjeuner, au camion-snack dont je suis le dernier client.

Et c'est la nuit tombant, à la lueur de ma lampe frontale, que j'écris le récit de cette belle mais rude journée.