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Un 200 qui pétille ! Mon 200 du mois de février


J'avais envie pour mon DODECAUDAX  du mois de février de refaire un parcours LAPIE comme en décembre. Il me reste en effet quelques photos qui me permettraient de tracer un parcours vers la vallée de la Marne. Hélas, lorsque j'ai commencé à tracer cet hypothétique circuit je me suis rendu compte que cela me conduirait vers la région parisienne. Étant avant tout un cycliste des champs, j'ai préféré éviter... et j'ai choisi deux  photos LAPIE me conduisant vers la Champagne, pour agrémenter ce 54ème DODECAUDAX de ma "carrière" de retraité ! 

Mardi 8 février 2022 

Après un faux départ - j'ai oublié d'enfiler ma deuxième paire de chaussettes et de prendre mon casque équipé d'éclairage, j'ai donc été contraint de faire demi-tour -  je prends la direction du département de la Marne. Hélas, après quelques kilomètres, je me rends compte que j'ai aussi oublié mon bidon. Pas question de revenir une nouvelle fois à la maison ! Alors je fais un petit détour par Condé en Brie (Département de l'Aisne) où je suis certain de trouver à m'acheter à boire à la supérette du village.

Et c'est ainsi que le porte-bidon de mon vélo se trouve chargé d'une bouteille de Coca-cola. Ce n'est pas la boisson que je préfère mais c'est la seule que je peux glisser dans ledit porte-bidon, ma sacoche est pleine de mon ravitaillement, de matériel de réparation et d'une tenue de pluie.


J'arrive enfin dans le département de la Marne en suivant la vallée du Surmelin.


Passant par Montmort Lucy, j'enfile mon vêtement de pluie car un petit crachin se met à tomber. A l'approche du vignoble de Champagne le brouillard fait son apparition et j'allume mon feu arrière clignotant : on n'est jamais trop prudent.

LaPie 1 - Le vignoble champenois - Oger (51)

A Oger, je rejoins le vignoble de la côte des Blancs, premier point de repère de mon itinéraire.


C'est dans ce coin qu'en 1992, j'avais assisté avec l'ami Pascal, au championnat de France cycliste  professionnel.


Je n'ai pas retrouvé le tracé précis du circuit mais je pense que les coureurs arrivaient en face pour partir vers Oger avant de grimper sur le plateau d'où je viens pour replonger vers le ligne d'arrivée à Avize. La course d'était déroulée le dimanche 28 juin 1992 (Il y a bientôt 30 ans !) sous une chaleur caniculaire.

Miroir du cyclisme N° 459 de septembre 1992 - Poster
Cette année-là, le grand favori de la course, Luc Leblanc, avait été sacré champion de France après 250 kilomètres. 

Et j'avoue que, si mon copain avait été ravi du résultat, c'était un supporter de celui qu'on surnommait "Lucho", le dénouement de la course m'avait passablement... énervé !

Miroir du cyclisme N° 460 d'octobre 1992
 Gérard Rué était seul échappé dans le dernier tour et puis son équipier Leblanc avait attaqué dans ladite bosse, il était revenu sur Rué, l'avait lâché et était allé remporter le titre de champion de France. Le procédé m'avait paru inélégant... Et je n'étais pas le seul.

Pour relater le déroulement de cette course, Vélo magazine d'août 1992 titrait : 

"Leblanc, discorde autour d'un maillot"

Reprenons le compte-rendu de Guy Roger :

"... A la cloche, Rué possède 52 secondes d'avance, plus que 35 au moment d'aborder la dernière côte. Là où précisément Luc Leblanc a choisi de tenter son va-tout insensé ? Une tactique osée en tout cas, car si Leblanc échoue, il peut ramener très près tous les autres. Et alors..."

Après la course :

" (...) Sur le moment, on en est sûr maintenant, Luc Leblanc n'a pas bien réalisé tout ce qui venait de se passer. La portée de son geste, encore moins les conséquences de son titre, les frustrations qu'elles ont fait naître dans la tête de certains de ses camarades. Pendant que des larmes de bonheur inondent ses joues, pendant que Luc veut serrer sa mère dans ses bras, qu'il sait tout près dans la foule, Gérard Rué s'est éloigné pour dissimuler son immense chagrin. En larmes bien sûr. Le Breton est amer, profondément déçu et il se sent trahi. Il le confiera à Bernard Quilfen, son directeur sportif. "Mais pourquoi, supplie-t-il ? Pourquoi ? Je n'ai jamais rien fait de pareil à personne, moi..." Et il pleure.(...)

J'avais moi aussi un sentiment d'injustice pour le pauvre Gérard Rué, même si le Breton ne prit que la septième place, mais qui sait ce qu'il serait advenu si Leblanc n'avait pas attaqué ?

Peut-être Luc Leblanc n'aurait-il pas raté le Tour de France qui suivit : il fut éliminé lors de la quatorzième étape. Quant à Rué, il termina quinzième du Tour 1992.

Miroir du cyclisme N° 460 d'octobre 1992

Cet incident eut en tout cas une conséquence sur la carrière du coureur breton qui annonçait son départ de l'équipe Castorama dans un  longue interview au journaliste Etienne Parent dans le Miroir du cyclisme d'octobre 1992. Et il n'est pas tendre pour son directeur sportif Cyrille Guimard :

Miroir du cyclisme N° 460 d'octobre 1992
Il explique aussi ses sentiments envers Luc Leblanc après ce championnat de France :

Miroir du cyclisme N° 460 d'octobre 1992
Il met en avant sa loyauté de toujours envers ses leaders :

Miroir du cyclisme N° 460 d'octobre 1992
La confiance n'est plus et Rué préfère partir sans haine, mais avec beaucoup d'amertume :

Miroir du cyclisme N° 460 d'octobre 1992
Gérard Rué devint un équipier fidèle de Miguel Indurain qu'il accompagna lors de ses victoires dans les Tour de France 1993-94 & 95, un joli palmarès pour le coureur breton.

Luc Leblanc quant à lui, devint champion du monde en 1994 ! Il remporta aussi 2 étapes du Tour de France en 1994 & 1996.

Mais Gérard Rué n'a pas oublié... Le 28 juin 2021, 29 ans après ce championnat de France 1992, il déclare dans OUEST FRANCE à propos de Leblanc :

 « Juste avant le Tour, il m’avait planté un couteau dans le dos aux championnats de France. J’étais échappé seul et je pouvais viser le maillot quand il a attaqué derrière, alors qu’on était de la même équipe. Je ne lui ai jamais reparlé depuis… » 


Pour ma part, je roule sur la route touristique du Champagne d'Oger à Epernay. 

Plus de brume ni de crachin, c'est un temps presque printanier qui m'accueille pour remonter la fameuse Avenue de Champagne à Epernay : l'avenue la plus riche du monde, paraît-il !

Mais si tout ici respire la prospérité, c'est surtout le sous-sol qui vaut à cette avenue son surnom : 110 kilomètres de galeries  où sont stockées plus de 200 millions de bouteilles de champagne !

Il me faut maintenant quitter Epernay pour retrouver la Vélovoie le long de la Marne.
Elle est toujours aussi agréable à rouler cette V52.

A Damery, me voici au deuxième et dernier rendez-vous LAPIE de cette randonnée. 
LaPie 2 - La Marne en aval d'Epernay - Damery (51)

60 ans après cette prise de vue, je dois rouler sur le chemin que l'on devine sur la rive droite de la Marne, avançant vers l'ouest. Je suis sur le retour et je sais déjà que je rentrerai la nuit tombée.

A Chatillon/Marne, j'aperçois encore une fois la statue du pape qui semble toujours bénir la vallée.
Cette voie est toujours aussi agréable et permet d'éviter la circulation automobile des deux routes qui suivent le cours de la Marne sur chaque rive.

A Dormans, la vélovoie s'arrête (temporairement ?) et me voici retrouvant la civilisation motorisée jusqu'à Azy/Marne, en passant par Château Thierry. Ensuite je quitte la rivière Marne pour grimper sur le plateau de Brie en empruntant la rude bosse (surtout après 170 et quelques kilomètres !) qui va de Chézy à La Chapelle. Il me faut prendre un dernier ravitaillement et terminer ma bouteille de coca - j'aurais préféré une bonne coupe de champagne après cette belle balade... - puis m'équiper pour la route de nuit car je vais terminer cette randonnée dans l'obscurité.

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