Un 164 dans un 10 : le vélo au temps du corona...

 Le 10, c'est le rayon du cercle dans lequel nous devons limiter nos activités physiques depuis le 20 mars 2021, après 1 kilomètre au printemps et en novembre 2020, 100 kilomètres en mai et 20 kilomètres en décembre 2020, voici donc la nouvelle contrainte : 10 kilomètres ! Pourquoi pas 5 ? Pourquoi par 13,66 ? Jupiter seul le sait...

En ce qui me concerne, cela donne ceci :

Et il y a de quoi faire... finalement.

Il parait que si l'on  trace un cercle à la craie autour de certains insectes, ceux-ci vont passer le reste de leur vie à essayer de trouver une issue pour en sortir, jusqu'à en mourir parfois. Pour ma part, c'est le contraire, le mardi 23 mars, j'ai décidé de faire une grande randonnée sans sortir du cercle. Il faut respecter la loi, non ?

Je m'impose aussi une autre contrainte : ne pas rouler deux fois sur la même route.

Partant à 9H30 par la route de Saint Mars, il n'est pas question de parcourir un 200 aujourd'hui. "Mon 200 du mois d'avril" s'intitulera peut-être "Un 200 dans un 10", à moins que de nouvelles restrictions n'apparaissent...

J'ai bien observé la carte avant de partir pour bien assimiler les limites à ne pas dépasser mais j'ai pris un vélo sans compteur comme ça ce sera la surprise à l'arrivée (autour de 150 bornes sans doute ?).

KM 11 - Premier arrêt, pour photographier cette route qui était encore bordée d'une soixantaine de grands arbres voici quelques semaines.

Cela ressemblait à ça : No comment...

KM 24 - A près avoir roulé quelques hectomètres dans la région Grand Est mais sans sortir du cercle (Suis-je en faute ?), me voici revenu en Ile de France.

KM 25 - En fait, non, après vérification sur ma carte IGN, je suis encore dans le département de la Marne. le panneau "Ile de France" a été installé avant l'entrée en région parisienne. A qui peut-on se fier ?

J'ai pris mon appareil photo, en espérant qu'il ne me laisse pas en rade cette fois, il fait un magnifique temps printanier, alors je prends le temps de m'arrêter pour quelques clichés.

KM 27 - Toujours dans l'ex-région Champagne-Ardennes, je m'arrête encore une fois pour admirer ces superbes plaques de cocher. Des "comme celle-là", il n'y en reste guère.

Je peux vérifier que même par la route, je suis à moins de 10 kilomètres de mon point de départ.

On notera la précision de la mesure : La Surée 0,740 kilomètres... Pour ma part, j'ai mesuré avoir roulé 5,370 kilomètres dans le Grand Est.

KM 29 - Et c'est à Meilleray que je reviens en Seine et Marne.

J'y trouve un saule pleureur bien feuillu déjà.

Et je franchis le Grand Morin, bien décidé à m'arrêter moins souvent car à ce rythme je ne suis pas près de parcourir une longue randonnée.

KM 40 - Après avoir quitté la vallée du Grand Morin, je m'approche de celle du Petit Morin.

Et une pensée pour Allain Leprest...

"Quel est cet empaffé qui tord

La rue qui paraissait si droite"

KM 44 - Cette fois, je franchis le Petit Morin.

Le clocher de Villeneuve sur Bellot indique midi moins dix. Je n'ai "le droit" (sic) de parcourir que quelques kilomètres dans la vallée du Petit Morin que je vais donc quitter après Bellot.

KM 48 - Dans la montée vers Rebais, le ciel bleu, un verger et des ruches...

Je suis sur la route du BRM200 traditionnellement organisé par l'Audax Club Parisien à la fin du mois de mars. Annulé en 2020, il ne se déroulera pas non plus le 27 mars 2021. La route qui était vraiment pourrie, a été refaite et c'est un plaisir de rouler sur ce billard. Dommage pour les randonneurs parisiens !

Plus loin, en direction de Rebais, sur le plateau, j'ai une pensée pour le cycliste hollandais qui fut percuté ici par un chauffard un matin de juillet 2020.

KM 62 - Me voici revenu dans la vallée du Grand Morin.

J'avais repéré cette belle affiche installée dans les abribus du département. Une fête du vélo, en septembre, à moins que ce soit le sixième confinement avec le droit de sortir dans un rayon de 0,740 kilomètre, on ne sait jamais si un "responsable" passait près de La Surée, il pourrait trouver l'idée intéressante...

KM 65 - Je continue à renouer à la tradition en photographiant des panneaux. 

KM 71 - Je commence à avoir faim aussi je m'arrête au pied d'un arbre à proximité de Choisy en Brie : un bon casse-croûte au soleil qui me chauffe le corps. Après un quart d'heure de pause, je repars frais et dispo.

Km 87 - Pour coller au plus près de mon cercle réglementaire, je dois emprunter la D204. Sur cette longue ligne droite, la vitesse autorisée a été rétablie à 90 KM/H. C'est là qu'on constate que nos dirigeants ont de la suite dans les idées. j'avoue que pour ma part, je limiterais bien la vitesse max à 70 KM/H. Tout le monde finirait par s'y habituer...

KM 92 - Me voici revenu à Saint mars en Brie, la figure est intéressante et je crois que je n'aurais pas pu m'approcher plus de "ma frontière".

Il me reste encore du temps avant le "couvre-feu" (re-sic) et je vais continuer mes pérégrinations en prenant bien garde de ne pas emprunter une route sur laquelle je suis déjà passé. Je n'aurai roulé deux fois que sur ce tronçon, dans un sens puis dans l'autre.

KM 94 - J'ai pris la direction de Lescherolles et de la vallée du Grand Morin.

KM 103 - Rivière que je franchirai plusieurs fois au gré des ZIGs et des ZAGs qui vont agrémenter mon après-midi cycliste.

KM 112 - Certains arbres sont déjà en fleur.

Il flotte dans l'air comme un avant-goût de printemps.

KM 119 - - Si la campagne briarde est magnifique, je peux également apprécier l'esprit accueillant de certains Briards... Brassens chantait "les imbéciles heureux qui sont nés quelque part", heureusement, il y en a peu.

KM 133 - Encore un joli bouquet...

KM 140 - ...un arbre qui n'a pas voulu mourir...

...et un majestueux châtaignier qui a pris ses aises, il doit en produire des fruits celui-là !

KM 158 - Ma randonnée touche à sa fin. Il me reste à la tracer sur mon ordinateur et noter les kilométrages (vive le progrès, c'est plus rapide qu'avec un curvimètre.) pour en faire un récit précis.

KM 164 - Et voilà le résultat : j'ai réussi à mettre un 164 dans un 10, certains mettent bien des bateaux dans des bouteilles ! Sûr que je n'aurais pas fait la même chose voici un an. Il y a du progrès, non ?

Car nous voici donc Re-re-confinés, même si ce n'est pas vraiment un confinement, tout en étant un quand même mais sans l'être tout à fait. Comprenne qui pourra ! Un confinement Canada-dry en somme  ? La couleur du confinement, le goût du confinement... mais ce n'est pas un confinement. Il suffirait que le méchant coronavirus y croit et il nous foutra la paix. Mais a-t-on jamaisvu quelqu'un se saouler en buvant du Canada-dry ?

En attendant le re-Re-re-confinement ?

Beaucoup de questions, et peu de réponse. 

Gouverner, c'est prévoir, parait-il.