Et un de plus. Un 200, un vrai, sur la route. Je n'en ai pas parlé ici depuis... longtemps mais je n'ai pas lâché le guidon en 2020. Chaque mois j'ai réussi à continuer ce défi des Dodécaudax. Reprenons dans l'ordre :
Le 20 mai 2020, je suis allé jusqu'à la limite des 100 kilomètres que nos autorités nous avaient imposée au sortir de notre premier confinement.
Le 2 juin 2020, je repris la route pour une randonnée de 217 kilomètres qui me mena vers la Seine et me fis découvrir le nouveau tronçon de la Véloroute du canal de la Haute Seine qui peut nous mener de Conflans sur Seine à Troyes.
En juillet, mon voyage vers Decazeville me servit de cadre pour ce Dodécaudax N°35. Descente vers le sud en 3 étapes avec les sacoches et la tente pour une première nuit chez l'amie Gisèle dans le Cher après une étape de 195 kilomètres. La deuxième étape me mena au camping de Sornac en Corrèze et servit à valider ce nouveau 200 pour un score de 242 kilomètres. De Sornac à Decazeville, l'étape fut un peu plus courte mais plus sportive également. Pour le retour je m'offris le plat de résistance de mon année 2020 : Une remontée du sud vers le nord en une seule étape : 617 kilomètres comme un air de Brevet de Randonneurs Mondiaux...
Ayant retrouvé le plaisir de rouler la nuit, j'ai innové, les 6 et 7 août. En effet, j'ai parcouru cette randonnée au clair de la lune (ce ne serait plus possible aujourd'hui...), une nuit sur les routes tranquilles de la plaine de Champagne. MAGNIFIQUE !
Le 5 septembre, encore une nouveauté : un 200 sur mon FIXIE... Par prudence, j'avais tracé un circuit, fort peu accidenté en Brie, de 105 kilomètres qui me faisait donc revenir à la maison avant de repartir l'après-midi. Un tour à l'endroit le matin et après une pause-déjeuner d'une heure environ, un tour à l'envers. Une belle partie de manivelles !
Le 7 octobre, j'avais choisi de parcourir les routes de l'ancien canton de la Ferté Gaucher. Le challenge était multiple, d'abord passer dans les 18 communes du canton et réussir à parcourir plus de 200 kilomètres.
Pour cela, il m'a fallu tracer une randonnée qui ressemble à une dentelle.En novembre, voyant venir le deuxième confinement, je me suis offert un home-trainer.
Avec un peu de lecture et des Sudokus, le temps me parut moins long pour "parcourir" 200 kilomètres dans ma véranda le 3 novembre 2020.
Mon deuxième Dodécaudax sans bouger : jamais 2 sans 3 ?
Le 16 décembre 2020, j'ai parcouru 203 kilomètres entre Brie et Champagne, le but de cette rando étant de parcourir la Véloroute de la Marne de Condé sur Marne à Dormans, cela devient un classique pour moi.
Les randonnées hivernales sont les plus difficiles car elles demandent de partir à la nuit et de rentrer à la nuit. Et ceci quelque soit le temps qu'il fait, même si le retraité peut choisir son jour de sortie.
Malgré tout, c'est ici que je déballai mon casse-croûte dans une ambiance un peu lugubre...
Mais je n'étais pas seul, mon bon vieux vélo partageait ma solitude.
Pourtant pour réussir mon challenge de parcourir 20000 kilomètres en 2020, après en avoir parcouru 19000 en 2019, je me suis quand même contraint à "rouler" 1568km sur cet engin de torture. Pour le reste, j'ai fait 1176 kilomètres de VTT et donc 17421 kilomètres sur la route sur mes différents vélos.
Pour 2021, le challenge est tout trouvé : 21000 kilomètres ? En 2030 ou 2040, ce sera plus problématique...
Me voici donc arrivé à ce Dodécaudax 42 de ce mois de février 2021. La menace d'un re-re-confinement étant très présente, j'ai choisi de prendre la route de ce nouveau 200 dès le 1er février, "quoi qu'il en coûte"... En effet, le mois de janvier ayant été très pluvieux, je crains de trouver des routes inondées, surtout que j'ai choisi de rouler vers la Picardie où une alerte orange "Crues - inondations" est en cours. Mais, bon, ne sommes-nous pas en permanence en alerte. Il fait trop chaud : ALERTE ! Trop froid : ALERTE ! Trop de pluie : ALERTE ! Trop de virus : ALERTE !
Je prends la route à 6H20 et devrai être rentré avant 18H00, ça devrait le faire malgré le relief plus accidenté que pour mes précédents 200.
Après une dizaine de kilomètres, je me rends compte que j'ai oublié mes gourdes. Même en hiver, je me vois mal parcourir 200 kilomètres sans boire, d'autant plus que les bistrots sont fermés et que les robinets des cimetières ... aussi (en hiver ils risqueraient de gele). Pourtant je continue ma route en espérant trouver une boulangerie sur mon chemin (pour une fois, j'ai pris un peu d'argent, ce qui n'est pas toujours le cas). Après 40 kilomètres, je m'arrête donc à la boulangerie de Condé en Brie qui est ouverte en ce lundi 1er février pour acheter deux bouteilles qui me furent bien utiles.
Je franchis bientôt la Marne avant de quitter la vallée vers le Tardenois où une désagréable bruine me mouilla un peu. Heureusement j'ai pris un vélo muni de garde-boue.
Après Fère en Tardenois, je me retrouve sur les routes du BRM 300 que l'Audax Club Parisien organise au départ de Noisiel.
A Cramaille, je revois cette statue qui domine une vieille fontaine et dont je ne trouve nulle trace sur internet : un Bacchus assis sur une barrique ? Dans ce cas est-ce bien de l'eau que l'on trouve ici ?
C'est en effet, un petit édifice à la sortie du village de Grand Rozoy qui rend hommage à deux aviateurs.
Je fais ici une petite pause. Combien de jeunes gars ont laissé leur vie sur ce coin de terre si calme aujourd'hui ?
Sur cette belle route qui me mène à Villers Cotterets, je vois les stigmates des intempéries des jours passés. Pas de problème en ce qui me concerne, je passe sans grande difficulté les débordements des rus et rivières picardes.
A Mareuil sur Ourcq, je constate que la rivière et le canal qui coulent ici en parallèle normalement ont laissé la place à ce qui ressemble à un lac...
Mon compteur affiche 126 kilomètres, j'arrive à La Ferté Milon et je suis certain maintenant de rentrer avant la nuit.
Près de la maison d'habitation, se trouve cet atelier de mosaïque. Je discute avec la propriétaire des lieux. Elle et son mari sont artisans mosaïstes.
Car si la façade attire de prime abord le regard, le pignon n'est pas mal non plus... mais il me faut repartir, la route est longue encore.
L'Ourcq est prête ici aussi à déborder mais ça passe encore sous le pont. Je continue vers le Port aux perches.
Me voici au début, ou à la fin ? du canal de l'Ourcq, qui chemine jusqu'à Paris sur une longueur de près de 100 kilomètres.
A l'entrée du village de Courchamps je fais une nouvelle pause casse-croûte près du cimetière. Il me revient un souvenir vieux de trente ans ou plus. Il faisait chaud et je m'étais arrêté à ce cimetière pour remplir mon bidon. Pour avoir de l'eau, il fallait tourner une espèce de manivelle mais après avoir rempli ma gourde, l'eau ne s'arrêta pas de couler. Je ne trouvais pas le moyen d'arrêter l'inondation car ça débordait... l'eau coulait sous la grille, dévalait la pente et ruisselait sur la route. De guerre lasse et un peu coupable malgré tout, je m'enfuis lamentablement. Combien de temps cela coula-t-il ? Je ne sais. Aujourd'hui, le mécanisme rustique a été remplacé... depuis longtemps sans doute.
Et, ô miracle, l'arrivée d'eau n'a pas été coupée en cet hiver 2021, j'ai ainsi pu remplir ma petite bouteille et continuer ma randonnée sans mourir de soif ! En recherchant sur mes petits "cahiers de vélo", je crois avoir retrouvé la date de cette mésaventure : c'était le 3 septembre 1990 et j'avais parcouru ce jour-là 100 kilomètres.
Les fontaines sont taries ou leurs eaux sont "NON POTABLES" et voici donc plus de trente que je hante les cimetières...
Merci beaucoup pour cette promenade.... Quand tu sors du boulot juste pour rentrer chez toi, ça aère !!!
RépondreSupprimer