Mon 200 du mois d'avril : Rando de rattrapage chez Jean de La Fontaine !

Vendredi 15 mai 2020

Un "200 virtuel" et un "200 sur place" au mois d'avril, cela ne pouvait me satisfaire, alors quelques jours après la levée du confinement, je suis parti sur les traces de Jean de La Fontaine sur les routes de Picardie.

Parti peu après 7H00, je suis vite arrivé dans le Bas de l'Aisne pour commencer à suivre le circuit des lavoirs aux fables que j'avais choisis lors de mon 200 virtuel.

KM 18 - Le lion malade et le renard.

"De par le roi des animaux

Qui dans son antre était malade(...)"

Ici, tout reste en place : le logo étape, le panneau explicatif du circuit FABULIS et le texte de la fable.

Hélas, la fresque a mal vieilli même si l'on devine encore le lion rugissant.

Au sol, les empreintes des animaux rendant visite au Roi des animaux sont encore visibles.

Sur chaque mur latéral du lavoir, Jean-Paul Bernard, l'artiste qui a réalisé le décor de ce lavoir, a placé deux frises de carrelages présentant différentes empreintes d'animaux.

Tout ceci reste encore fort présentable.

Sur le mur, entre les deux portes du lavoirs, subsistent les traces d'une fresque géographique de la région de Château Thierry.

Je dois maintenant quitter la vallée du Petit Morin par une rude côte, heureusement pas très longue, pour gagner :

KM 20 - Le lion et le moucheron

"Les plus à craindre sont souvent les plus petits."

Dans le lavoir près entre l'église et la mairie-école, le lion en céramique, imaginé par Jean et Françoise Ledru, est toujours aux prises avec ce satané moucheron qui finalement ira se faire prendre dans la toile d'araignée à gauche du lavoir. Ici, le lavoir est sous clé et le texte de la fable est difficilement lisible.

L'étape suivante est toute proche :

KM 22 - La mouche et la fourmi

"Ni mon grenier, ni mon armoire

Ne se remplit à babiller."

La mouche du plasticien Pol Olory est bien seule dans son lavoir sans eau (non potable !).

Qu'en sera-t-il de l'oeuvre du même artiste au village suivant ?

KM 23 - La cigale et la fourmi

"Elle alla crier famine

Chez la fourmi sa voisine."

Bonne surprise ! Tout est encore fort bien préservé et accessible.

Dans la mare près du lavoir, les fourmis s'affairent (...)

... et la cigale, un peu décatie, guitare en mains, chante, comme de bien entendu.

Pourtant, les deux "cadavres" de fourmis, dans un coin, ne laissent rien auguré de bon pour l'avenir.

Ma balade continue sur les routes de Brie, bien calmes en ce matin de mi-mai.

KM 27 - Le lion, le loup et le renard

"De tous côtés lui vient des donneurs de recettes."

Le lavoir de Marchais en Brie est bien caché dans un bosquet.

Hélas, les fresques ont subi les outrages du temps.

On devine encore le lion revêtu de sa pelisse de loup.

Les saynètes en sculptures végétales (topiaires) semblent avoir disparu à l'extérieur du lavoir.

Une étape plus longue doit me mener à la fable suivante :

KM 39 - Le renard, les mouches et le hérisson

"Plus telles gens sont pleins, moins ils sont importuns."

Le lavoir, proche de la mairie conserve tous les attributs du "Parcours FABULIS". La fresque naïve est bien là, hélas on ne peut entrer dans ce lavoir.

Pour me rendre à l'étape suivante, je ne prends pas le plus court chemin afin d'arriver directement au centre du village :

Il circule dans les parages un petit train touristique qui reprendra bientôt, je l'espère, du service.

Sous l'église, coule la Dhuys. Le lavoir du village est là, au milieu du village.

KM 44 - Le fermier, le chien et le renard

"T'attendre aux yeux d'autrui quand tu dors, c'est erreur."

Sur la sculpture de Gérard Ducouret à l'intérieur du lavoir, le renard qui a enfin trouvé la porte du poulailler ouvert, fait grand carnage des poules.

Dans le bassin, la tête du chien entravée d'un lourd collier servait de fontaine. Dans cette position, il est bien impuissant à défendre les animaux de la basse-cour.

Il va me falloir quitter la vallée de la Dhuys pour gagner, sur la rive gauche, un village  qui porte bien son nom :

Car ça grimpe pour arriver ici...

Arrivé au coeur du village, un panneau m'indique la direction à suivre pour gagner cette nouvelle étape. Je passe devant la mairie et sort du village. Tiens, tiens, ce lavoir se trouverait-il hors du village. La descente commence, aussi raide que la montée le fut. Je scrute, à droite, à gauche rien qui ne ressemble à un lavoir ou à une fontaine, et me revoici dans la vallée de la Dhuys. J'ai dû rater quelque chose. Je me décide à revenir au village et donc à parcourir cette belle descente mais en sens inverse : c'est une belle côte ! Arrivant au village, j'interroge une brave dame qui sort de sa voiture. Elle n'est pas du village et ne sait où se trouve le lavoir de La Fontaine. Dépité, je tourne sur la place quand un homme sort de la maison où la dame venait d'entrer et gentiment il m'indique que ce que je cherche se trouve derrière chez lui dans cette petite impasse pentue (des pentes, des pentes... il y en a dans ce village !)

Et bien le voici ce lavoir.

KM 48 - L'âne et le chien

En haut du mur, à l'extérieur du lavoir est inscrit :

"Il se faut entraider, c'est la loi de nature."

Je viens d'avoir un bon exemple de cette maxime, sans le gentil voisin, je n'aurais jamais déniché ce lavoir.

Sur le faitage du lavoir, chaque animal, le chien d'un côté, l'âne de l'autre, se défend face au loup.

Dans le bassin, une sculpture de céramique symbolise la nourriture. La fable est toujours lisible sur sa plaque métallique, un petit nettoyage de printemps rendrait tout son lustre à l'endroit.

Maintenant je redescends vers la vallée avant de remonter sur l'autre versant. Cette côte est encore plus pentue et plus longue que la précédente, le Bas de l'Aisne est un pays de creux et de bosses.

Je peux même apercevoir le village d'où je viens en levant la tête. Je traverse le hameau de Picheny avant d'arriver à :

KM 52 - Le loup et le chien

"Un Loup n'avait que les os et la peau

Tant les chiens faisaient bonne garde."

Le chien, gros et gras, monte toujours la garde près de l'église et de la fontaine.

Le loup prend toujours la fuite, ne supportant pas l'idée d'une chaîne à son cou. Sans doute l'une des plus belles réussites de ce parcours sur les traces de La Fontaine !

La descente qui suit me ramène très vite vers la vallée du Surmelin et...

KM 56 - Les animaux malades de la peste

"Selon que vous serez puissant ou misérable..."

Cette fable a été souvent citée depuis le début de la pandémie. Les céramiques illustrant cette fable sont bien conservées. Face à l'entrée l'âne, la corde au cou semble attendre son châtiment. Je peux prendre une petite pause pour retirer une couche de vêtement et me ravitailler un peu avant de prendre la route de ...

Je viens de parcourir quelques kilomètres dans la vallée et je vais tourner à gauche pour la quitter et rejoindre le lavoir du village.

KM 64 - Laitière et le pot au lait

"Chacun songe en veillant, il n'est rien de plus doux..."

Le lavoir est en cours de nettoyage. En tout cas, il n'est pas complètement abandonné... Il faudra voir ce que cela donne dans quelque temps.

Pour ma part, je sais ce qui m'attend : un belle bosse parmi les vignes de Champagne pour ensuite redescendre vers...

KM 68 - Le coq et le renard

"Et notre vieux coq en soi-même

Se mit à rire de sa peur"

Près de l'église, le lavoir nous montre un coq massif taillé dans un bloc de granit.

Sa tête étant de bronze.

Le renard de bronze s'apprête à fuir devant la menace évoquée par le malin coq. Voici un endroit bien plaisant et une belle oeuvre honorant de belle manière le fabuliste.

J'adore la route qui vient maintenant, me ramenant vers Condé en Brie, sa pente légère permet de rouler vite sans beaucoup d'efforts. Je traverse ainsi Saint Agnan puis à Celle lès Condé je tourne à droite pour rouler sur la rive droite de la vallée du Surmelin, ce qui me fait arriver à...

KM 75 - Le renard et le Bouc

"La soif les obligea de descendre en un puits.

Là chacun d'eux se désaltère"

La végétation a envahi le puits d'où émerge la tête du malheureux bouc. le renard quant à lui semble avoir déjà pris la poudre d'escampette, caché qu'il est par le feuillage.

A peine deux kilomètres plus loin, je traverse le Surmelin et arrive à...

SAINT EUGENE

KM 77 - Le Loup et l'agneau

"Un agneau se désaltérait

dans le courant d'une onde pure"

Et moi je commence à avoir faim. Je pique-niquerais bien près de ce nouveau lavoir mais je ne le trouve pas. Je tourne, je vire dans ce joli village jusqu'à ce qu'une gentille dame sorte de chez elle pour m'aider. Elle m'indique au fond de la cour près de l'église ce portique de fer et le chemin qui me mènera au Loup et à l'Agneau.

"Mais vous n'y verrez plus rien , mon pauvre monsieur..."

Je vais quand même me rendre compte de visu et elle avait raison, la dame.

Le panneau du parcours "Fabulis" est toujours là mais plus d'oeuvre d'art. A moins que...

Mais oui, elle doit être là, au fond du bassin !

Hélas, l'onde n'est plus pure (L'agneau s'y désaltérerait-il encore ?) et au fond du bassin, je ne vois que vase et sédiments divers. Je m'apprête pourtant à m'installer ici pour casser la croûte quand un gros chien se met à aboyer dans la propriété voisine. Le molosse qui ressemble au chien de Montigny lès Condé tire sur sa chaîne et aboie de plus en plus fort ! Alors comme le loup, je fuis à toute pédale par la petite route qui m'évite de reprendre le petit chemin. Et me voici qui arrive sur l'ancienne Route nationale 3 qui me conduit au village de Moulins où se trouvait une des 8 maisons des fables de Fabulis qui devait partager les locaux du restaurant "le moulin Babet", établissement fermé en ce moment bien sûr. Je trouve à proximité un jardin public où je peux enfin me restaurer avant de repartir vers...

KM 84 - Le Loup et les Bergers

"Le Loup est l'ennemi commun :
Chiens, chasseurs, villageois, s'assemblent pour sa perte. "

L'endroit est toujours aussi agréable près de la grande église. le site reste propre mais la sculpture du loup a été dégradée.

On lui a cassé le museau. Pauvre Loup !

Je reprends la route vers...

KM 88 - Le Laboureur et ses enfants

"Un riche laboureur sentant sa mort prochaine..."

Plus d'allusion au parcours "Fabulis". Le panneau métallique a été remplacé par un panneau de bois sur lequel est gravé la fable.

Pour illustrer le texte subsiste une tableau de métal. Le laboureur est seul et en bonne santé apparemment, il ne sent pas encore sa mort prochaine ? Ses enfants auraient-ils quittés le pays pour s'en aller gagner leur vie loin de la terre où ils sont nés ? Peut-être...

Je me retrouve sur la Nationale 3 où la circulation est modérée pour rejoindre mon étape suivante...

KM 90 - Le vieillard et l'âne

"L'ennemi vient sur l'entrefaite..."

Quittant la vallée de la Marne par une petite route à gauche, je commence l'ascension qui doit me mener sur le plateau de Brie. Dans le coeur du village, je trouve facilement l'étape du parcours que je suis depuis ce matin. Et là, désolation ! je me trouve face à une friche artistique... Il porte bien son nom ce village : BLESMES.

C'est un vrai désastre ! Des espèces de vilains tags ont saccagé ce lavoir. C'est avec un peu de mauvaise humeur envers les vandales mais également envers ceux qui laissent cela en l'état.

Je suis un peu écoeuré mais l'ascension est belle et je retrouve rapidement la joie de pédaler pour arriver à...

KM 97 - Le lion et l'âne chassant

"Le Roi des animaux se mit un jour en tête De giboyer..."

Ouf ! Me voici rassuré face à ce lavoir en bon état. La fresque en céramique est jolie et on voit qu'ici on prend soin du "petit patrimoine".

Rassuré, je continue mon chemin pour la plus longue étape de mon périple qui doit me mener à...

KM 110 - Le coche et la mouche

"Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé,
Et de tous les côtés au soleil exposé,
Six forts chevaux tiraient un Coche. "

Si je trouve facilement le lavoir du village, derrière l'église et la mairie, il ne reste aucune trace de l'oeuvre d'art illustrant la fable. Au bas du panneau sur lequel est imprimé le texte, j'apprends qu'au fond du bassin reposait une toile blanche sur lequel était imprimé le texte, toile qui a bien entendu disparu : c'est de l'art éphémère ?

Deux kilomètres plus loin dans le beau village de

... je ne trouve nulle trace du "Lièvre et de la Tortue" qui furent présentés ici.

Par contre une brasserie des fables est installée à proximité du village. Il me faudra gouter cela en une autre occasion.

Pour l'instant, je continue par de jolies petites routes à travers les bois vers l'étape suivante à...

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KM 123 - Le lièvre et les grenouilles

"Grenouilles aussitôt de sauter dans les ondes ;
Grenouilles de rentrer en leurs grottes profondes."

Une grenouille géante trône sur un nénuphar... la nuit, parait-il, ses yeux devaient s'allumer de rouge, je doute qu'il en soit toujours le cas.

Elle est bien dodue, cette grenouille et elle me fait penser bien entendu à une autre grenouille de monsieur de La Fontaine, bien plus connue celle-là. D'ailleurs je vais bientôt la voir...

Car après la longue descente qui me mène vers les vallées de la Marne et du Dolloir, me voici à

KM 129 - Le grenouille et le boeuf

"Une grenouille vit un boeuf

Qui lui sembla de bonne taille"

Un beau boeuf roux regarde la rivière...

... où la grenouille est en train d'enfler avant d'éclater. Elle est beaucoup moins imposante que celle de la Chapelle où elle pouvait presque concurrencer le boeuf par sa taille ! Ici, je ne trouve plus de référence au circuit Fabulis que je suis depuis le petit matin. Mais le décor reste encore qui permet à quiconque de reconnaître la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le boeuf qui fut également un classique de la littérature "fabuleuse".

Et justement, La Fontaine me voilà ! par une route toujours aussi... malaisée, j'arrive au bord de la Marne, dans la ville du fabuliste...

... dont la statue trône au milieu du rond-point au débouché du pont sur la Marne.

La Fontaine sur un rond-point ? Je préfère ne pas approfondir et filer vers la maison du poète qui est devenue un musée.

Bien sûr en ces temps épidémiques, celui-ci est fermé.

Il me faudra revenir en d'autres temps. Mais aujourd'hui cela m'arrange de ne pas avoir à faire une longue halte ici. Le temps commence à m'être compté. Il me faudrait quand même terminer cette randonnée avant la nuit.

Je prends la route de la rive droite de la vallée de la Marne pour une nouvelle fable à ...

KM 140 - Le Loup, la Chèvre et le Chevreau

"Montrez-moi patte blanche, ou je n'ouvrirai point"

Au lavoir situé près de la grande abbatiale, même en montrant patte blanche, je ne pourrai rentrer. Il est fermé à double tour. Plus de mention ici non plus à Fabulis.

Pourtant, par la porte grillagée, j'aperçois le Loup à gauche, le chevreau à droite et  le texte de la fable au milieu.

Tout ceci semble avoir été remis à neuf récemment et je ne sais s'il s'agit de la décoration originale.

En tout cas une chose est certaine, le Loup n'a pas, pas encore ? croqué le Chevreau.

 Sur cette route de la vallée, je retrouve la circulation automobile qui ne m'avait pas manquée durant toute la première partie de journée, pour arriver à ...

KM 150 - Le Cerf et la Vigne

"Le Cerf hors de danger
Broute sa bienfaitrice"

A l'écart de la grande route, je trouve le lavoir. Un peu à l'abandon, on y voit encore une mosaïque circulaire en noir et blanc.

Elle représente un cerf magnifique : pour combien de temps encore ?

A quelques hectomètres de là, j'arrive à...

KM 151 - Le Renard et les Raisins

"Ils sont trop verts et bons pour les goujats"

Le lavoir a été remis en état récemment.

Plus de référence à Fabulis mais l'esprit de La Fontaine est toujours là.

De plus nous sommes en plein pays de vignes.

Mais ils sont inaccessibles aux renards  qui rôdent...

... qui voudraient bien malgré tout les bouffer ces maudits raisins. Me voici quasiment au terme de ce petit voyage. Encore deux étapes et j'en aurai fini pour aujourd'hui avec La Fontaine et ses fables. En route donc pour...

KM 155 - L'Enfouisseur et son Compère

"L'avarice, compagne et soeur de l'ignorance..."

Je repère tout de suite le lavoir à l'entrée du village.

Le texte de la fable est toujours affiché à l'intérieur.

A l'extérieur les deux sacs de l'avare attendent d'être enfouis, ou d'être volés ? je ne sais et ne me pose pas longtemps la question, il me faut rejoindre la dernière fable, que je vais retrouver après la belle et longue montée vers...

KM 155 - L'Avare qui a perdu son trésor

"Puisque vous ne touchiez jamais à cet argent :
            Mettez une pierre à la place..."

Dans ce joli petit village du bas de l'Aisne, le lavoir est tout propret mais La Fontaine est sous clé...

Je m'accorde une dernière pause avant de prendre le chemin du retour.

Je prends la route qui me ramènera vers la vallée de la Marne puis celle du Petit Morin avant de rentrer au bord du Grand Morin, sans passer par le château du grand-père de La Fontaine à Coulommiers comme je l'avais prévu lors de mon 200 virtuel du mois d'avril. J'aurai un petit 200 affiché au compteur et cela me suffit pour ce retour au vrai vélo !